Notre-Dame de Lourdes accompagnant Bernadette vers la communion eucharistique
Préparation à la première communion de Bernadette
Pourquoi à 14 ans, n’a-t-elle pas encore reçu le Corps du Christ ? Sa famille était tellement pauvre, que Bernadette ne pouvait ni aller à l’école, ni donc connaître son catéchisme, condition requise pour la première communion. Pourtant, ses parents travaillaient (son père en tant que meunier, sa mère en tant que femme de ménage) et elle-même est partie s’occuper des moutons à Bartrez, espérant y commencer enfin son catéchisme. Mais sans se décourager, Bernadette avait adopté comme philosophie de vie : « Lorsque le bon Dieu le permet, on ne se plaint pas ».
11 février 1858
C’est ainsi que le 11 février marque le début de 18 visites mariales, à Lourdes. Laissons parler le témoin des apparitions de Lourdes, parti chercher du bois, près de la grotte de Massabielle : « Je voyais une lumière éclatante… Mais une lumière comme il n’y en a pas sur la terre, même celle du soleil. Au milieu de cette lumière, je voyais une figure merveilleuse, mais qui n’était pas comme les figures de la terre. C’était corporel et ce ne l’était pas ; j’entendais une voix mélodieuse et je regardais sans me rendre compte de tout cela. Je me trouvais bien là, et quand cela finissait, ma vue était obscurcie, comme quelqu’un qui entre dans une chambre après avoir longtemps regardé le soleil. La figure de femme que je voyais là ne ressemblait à rien de ce que l’on a reproduit » (R. Laurentin, Bernadette vous parle, t. 2, 1987, p. 198)
Le surlendemain, la jeune fille se confessa pour la première fois, auprès de l’aumônier des sœurs de la charité de Nevers. Cette congrégation s’illustrait, à la différence d’autres communautés religieuses, par un catéchisme gratuit – donc accessible à l’aînée de la famille Soubirous – proposé aux enfants en français (langue qui demeurait difficile pour Bernadette).
25 mars 1858
Aux trois questions posées par la voyante du Bigorre interrogeant la Dame sur son identité, celle-ci lui répond, dans le patois bigourdan connu par Bernadette : « Que soy era Immaculada Councepciou » (« je suis l’Immaculée Conception »). Aussitôt, Bernadette transmet le message au curé, en ignorant que les mots d’Immaculée Conception sont attribués à la Vierge Marie. Du côté du curé, la transmission de ce nom est un tournant, pressentant que cette jeune fille de 14 ans ne peut pas inventer cela : il en sera même bouleversé, car cette visite mariale confirme le dogme de l’Immaculée Conception proclamé par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854. C’est lorsque Bernadette osera interroger Jean-Baptiste et Emmanuelle Estrade sur la signification de cette phrase du 25 mars, que ceux-ci lui attesteront explicitement que cette Dame qui lui apparaît est bien la sainte Vierge.
Le 3 juin 1858
C’est le jour tant attendu par Bernadette Soubirous, qui communiera au Corps du Christ, pour la première fois, le jour de la Fête-Dieu. Le cycle des apparitions se terminera le mois suivant, le 16 juillet, en la fête de Notre-Dame du Mont Carmel.
Premières statues : la grotte en papier et Notre Dame de Lourdes (1947-1949)
« Dites à Monsieur le Curé de construire une grotte, le plus tôt possible, là où je suis, d’y placer ma statue et celle de l’ange à côté. Lorsqu’elle sera faite, je la bénirai. »
C’est le mardi 9 décembre 1947 que la Vierge Marie a transmis cette demande aux quatre enfants de L’Ile-Bouchard.
Le matin du mercredi, Sœur Saint-Léon, à qui Nicole raconte l’apparition de la veille, s’exclame : « Faire une grotte ! En quoi donc ? Tu n’avais qu’à lui demander comment la faire ? » C’est pourquoi, lorsque la Vierge Marie renouvelle sa visite à 13 heures, Nicole se fait préciser : « En quoi faut-il faire la grotte que vous avez demandé hier ? » et reçoit la réponse : « En papier pour commencer ».
Le jeudi, la Vierge Marie insiste : « Est-ce que Monsieur le Curé va construire la grotte ? » – « Oui, Madame, nous vous le promettons. »
Le dimanche, une quatrième fois, Marie s’inquiète : « Allez-vous construire la grotte ? » – « Oui, oui, nous allons la construire ! »
Devant cette insistance, M. le chanoine Ségelle veut satisfaire la demande et s’empresse de demander la permission à l’Archevêque de Tours. Mgr Gaillard donne ses directives dans une lettre au curé le 21 décembre 1947 : « …montez dès demain votre habituelle crèche de Noël, en papier rocher, à la gauche de l’autel de la Sainte Vierge, en disposant dans le papier rocher, à côté, [une cavité] pour y placer une statue de la Sainte Vierge. Cela restera ainsi jusqu’au 2 février ». La crèche était faite depuis le 19 décembre. Au reçu de la lettre de l’évêque, une petite statue de Notre-Dame de Lourdes est placée dans une niche sur le côté.
Le 13 janvier 1948, le chanoine Ségelle s’entretient avec son évêque, et celui-ci l’autorise à laisser, après le 2 février, la grotte en papier ainsi que la statue de la Vierge. Un petit ange est ajouté plus tard.